Changer de vie, pourquoi ?

Peut-on d'ailleurs parler d'un changement de vie puisqu'en fait cette expatriation n'est que la continuité de notre chemin de vie ? Mais ne partons pas dans des débats philosophiques ... Mon épouse et moi sommes mariés depuis plus de 30 ans, avons 3 enfants et 4 petites-filles : une belle famille comme on dit, soudée, aimante mais où chacun respecte les libertés de chacun.

Nous avons toujours aimé voyager et déménager ( Ile de France, Sarthe, Bretagne, Occitanie). Nous nous sommes rendus compte que nous avions ce besoin de changement géographique tous les 7 ans, c'est notre cycle de vie en fait. Côté voyage nous avons visité pas mal de pays européens, les États-Unis et, en 2013 le Costa Rica ! Un vrai coup de coeur ! Puis la vie à continué jusqu'à ce qu'il y a quatre ans, assis sur une plage au soleil on s'est regardés et, sans avoir trop à se parler, on s'est dit que la vie au soleil serait sympa ! Mon épouse allait être en retraite dans quelques mois, j'étais moi salarié avec encore 10 ans à tirer mais je n'avais plus envie de penser à ça, me stresser à me dire "c'est pas raisonnable, ta retraite sera misérable...." : pour moi la vie c'était maintenant et plus demain ! ("Yesterday is history. Tomorrow is a mystery. Today is a gift " – Eleanor Roosevelt)

Alors en 2020 nous sommes retournés au Costa Rica avec le projet de trouver notre petit paradis côte Pacifique. Le village de Potrero nous avait tapé dans l'oeil. Après avoir prospecté nous avons trouvé LA maison qu'il nous fallait située à 50 mètres de la plage. Notre première offre a été refusée, la seconde également....et heureusement car deux jours plus tard nous rentrions en France et on annonçait le COVID et son confinement... Retour à la case départ mais deux ans plus tard on a remis ça.

Les freins pour changer de vie...

Vente la maison et tout son contenu nous sommes partis avec 4 valises ! Il a aussi fallut l'annoncer aux amis, facile, et à la famille, plus compliqué...Surtout quand vos parents sont âgés et que ce genre de projet dépasse leur vision de la vie. Mais après le choc est venue la compréhension : depuis notre arrivée nous faisons des visios chaque semaine (quelle belle invention !) et mine de rien ça rapproche. Les enfants aussi ont compris notre démarche. De la même façon que l'un d'entre eux nous a un jour annoncé qu'il déménageait aux États-Unis nous avons respecté son choix. Alors oui en tant que parent on a toujours ce sentiment qu'il faut rester proche d'eux, se voir souvent, pouvoir les aider si besoin...Mais doit-on en tant que parents mettre de côté nos rêves ? Je ne pense pas : l'amour n'est pas de l'attachement mais le respect de la vie de chacun. Alors encore merci à Whatsapp qui permet de communiquer avec eux régulièrement. Nous nous voyons juste différemment lorsqu'ils viennent : c'est d'ailleurs l'unique obligation que nous nous étions pour ce projet, pouvoir les aider financièrement à venir nous voir !

L'argent ? Avouons-le la retraite de mon épouse a facilité la bascule dans ce changement de vie ! Elle allait nous permettre d'assurer le quotidien, associé à la vente de la maison. Pour ma part je n'ai pas voulu me poser trop de questions : j'ai quitté mon entreprise sans penser à ma retraite. Notre projet au Costa Rica était de faire construire notre maison avec un lodge dont les revenus amélioreraient notre situation financière. Et j'avais vraiment envie de vivre de mes passions une fois dans ma vie. Et puis le changement par défaut n'est pas irrémédiable : si nous nous rendions compte que l'expatriation était un échec on pouvait toujours rentrer en France. Notre couple a toujours fonctionné de façon très spontanée, que ce soit pour de petits ou grands projets et à chaque fois nous avons su rebondir et trouver des solutions !

C'est d'ailleurs à mon sens l'un des éléments qui contribue à la réussite d'un tel projet : la solidité du couple, l'amour. Car du jour au lendemain on se retrouve ensemble 24h/24 dans un pays qu'on connait peu et dont on ne maîtrise pas les us et coutumes et encore moins la langue. Alors mieux vaut bien s'entendre !